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🔎 Zoom sur la douleur 🔍

26 août 2025

À propos de l’auteur :

Cet article a Ă©tĂ© composĂ© par Aymeric Averlant, physiothĂ©rapeute graduĂ© en 2023  et dĂ©tenteur d’un baccalaurĂ©at en Sciences BiomĂ©dicales. Il a Ă©galement participĂ© Ă  des projets de recherche sur la douleur chronique.

Tout d’abord, qu’est-ce que la douleur? 🧐

La dĂ©finition de la douleur n’a cessĂ© de changer dans les derniĂšres annĂ©es, car ce n’est pas un phĂ©nomĂšne si facile Ă  dĂ©crire.

La douleur, c’est avant tout une expĂ©rience unique, personnelle et subjective. Selon l’International Association for the Study of Pain (IASP), la douleur se dĂ©finit de la façon suivante : « Une expĂ©rience sensorielle et Ă©motionnelle dĂ©sagrĂ©able, associĂ©e ou ressemblant Ă  celle associĂ©e Ă  un dommage tissulaire rĂ©el ou potentiel. » [traduction libre]

La dĂ©finition seule ne suffisant pas, l’IASP ajoute les points suivants :

  • La douleur est toujours une expĂ©rience personnelle, influencĂ©e Ă  des degrĂ©s divers par des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. (https://physionomade.com/approche-bio-psycho-sociale/)
  • La douleur et la nociception (dĂ©tection par les neurones de stimuli nocifs) sont deux phĂ©nomĂšnes distincts.
  • Tout au long de leur vie, les individus apprennent le concept de la douleur. Cela veut dire que notre perception de la douleur est influencĂ©e par nos expĂ©riences de vie.
  • Le fait qu’une personne dĂ©crive son expĂ©rience comme une douleur doit ĂȘtre respectĂ©e. La douleur d’une personne ne devrait jamais ĂȘtre remise en question.
  • Bien que la douleur joue habituellement un rĂŽle adaptatif, elle peut avoir des effets nĂ©fastes sur la fonction, ainsi que sur le bien-ĂȘtre social et psychologique.
  • La description verbale n’est qu’un des nombreux comportements permettant d’exprimer la douleur ; l’incapacitĂ© Ă  communiquer n’exclut pas la possibilitĂ© qu’un ĂȘtre humain ou un animal non humain ressente de la douleur.

Nocicep-quoi? 👀

  • AprĂšs une blessure ou une maladie, le corps met en place un mĂ©canisme de protection dans la zone atteinte. Il libĂšre alors des substances chimiques qui augmentent la sensibilitĂ© des cellules nerveuses.
  • Cette sensibilitĂ© accrue facilite le dĂ©clenchement de la douleur, agissant comme un signal d’alerte pour inciter Ă  mĂ©nager la rĂ©gion affectĂ©e le temps de la guĂ©rison.
  • Normalement, cette hypersensibilitĂ© protectrice ne persiste que quelques jours Ă  quelques semaines, soit la durĂ©e nĂ©cessaire Ă  la rĂ©paration des tissus.

C’est ce qu’on appelle la nociception

Et le cerveau dans tout ça? 🧠

Anciennement, on croyait qu’en prĂ©sence d’une douleur sans blessure, celle-ci Ă©tait imaginaire, « dans la tĂȘte », psychologique. Une chance que la science Ă©volue, car nous savons maintenant que c’est faux! En effet, une douleur n’est pas toujours expliquĂ©e par la prĂ©sence d’une dommage physique.

Le phĂ©nomĂšne douloureux est issu de 2 composantes : les signaux d’alarmes du corps et leur interprĂ©tation par le cerveau.

Qu’est-ce que cela implique?

Cela implique qu’il est possible de recevoir des signaux nociceptifs par les fibres nerveuses, mais qu’aprĂšs analyse par le cerveau et Ă©cartement de la menace, cela ne soit pas suffisant pour dĂ©clencher une douleur (par exemple : si je me fais griffer par mon chat d’appartement, ce n’est pas agrĂ©able, mais cela va rester une gĂȘne VS si je me fais griffer par un chat dans la rue, que je ne connais pas, mon interprĂ©tation douloureuse pourrait ĂȘtre diffĂ©rente).

Ce rĂŽle que joue le cerveau est essentiel et est Ă  l’origine de notre survie, de la prĂ©histoire Ă  ce jour.

Oui, oui, c’est beau la thĂ©orie, mais en pratique, ça donne quoi?

Commençons par un exemple avec la mĂȘme problĂ©matique, appliquĂ©e Ă  2 personnes diffĂ©rentes.

Blessure : entorse de cheville

Personne 1 : 40 ans, active, emploi trĂšs flexible, enfant de 16 ans

Personne 2 : 40 ans, sĂ©dentaire, emploi physique avec horaires et conditions rigides, enfant de 1 an, sa mĂšre a Ă©galement eu une entorse il y a 10 ans et n’a jamais rĂ©cupĂ©rĂ© totalement

À blessure Ă©gale, la douleur peut ĂȘtre ressentie de façon complĂštement diffĂ©rente simplement en prenant en compte le mode de vie et l’expĂ©rience personnelle de chaque personne.

La premiĂšre personne ayant un emploi qui lui permet de faire les heures qu’elle souhaite, de la façon dont elle le souhaite, cela ne met pas en pĂ©ril son Ă©quilibre financier ou familiale. Également, son enfant de 16 est probablement assez autonome et ne nĂ©cessite pas une attention constante. Finalement, ayant toujours Ă©tĂ© active, elle n’en est pas Ă  sa premiĂšre entorse et donc cela ne l’inquiĂšte pas plus que ça

La seconde personne, au contraire, Ă  cause de son travail peu accomodant, se voit dans l’obligation d’ĂȘtre en arrĂȘt de travail, ce qui pourrait Ă  long terme mettre en pĂ©ril son autonomie financiĂšre. Également, cette personne ayant un enfant de 2 ans, ce dernier nĂ©cessite une attention constante. Peu active en gĂ©nĂ©ral, c’est son premier Ă©pisode de blessure musculosquelettique et donc elle plonge dans l’inconnu, d’autant plus que la connaissance qu’elle a du diagnostic est basĂ©e sur l’expĂ©rience nĂ©gative de sa mĂšre. Toutes les conditions son rĂ©unies pour plonger la personne 2 dans un Ă©tat de stress et de remise en question qui aura nĂ©cessairement une influence sur sa douleur.

Pourquoi tout cela est important?

Parce que lorsqu’on parle de douleur, il est important de comprendre qu’elle n’est pas toujours le reflet direct d’un dommage physique.

La nociception correspond au signal d’alerte envoyĂ© par les nerfs lorsqu’un tissu est potentiellement menacĂ©. Mais ce signal n’est qu’une information brute. C’est le cerveau qui, aprĂšs avoir analysĂ© le contexte, les Ă©motions et les expĂ©riences passĂ©es, dĂ©cide comment ce signal doit ĂȘtre interprĂ©tĂ© (#surviedel’espĂšce)

👉 RĂ©sultat :

  • On peut avoir une douleur sans lĂ©sion apparente (par exemple dans la douleur chronique).

  • On peut aussi avoir une lĂ©sion sans douleur (certain·e·s sportifs continuent Ă  jouer malgrĂ© une blessure).

Cette distinction change tout dans la prise en charge. Comprendre que la douleur est une expĂ©rience complexe, influencĂ©e par le corps mais aussi par le mental et l’environnement, permet d’éviter de rĂ©duire le problĂšme uniquement Ă  une question de tissus « abĂźmĂ©s ». Cela ouvre la porte Ă  des approches plus globales, qui incluent le mouvement, la gestion des activitĂ©s et le soutien psychologique.

En bref, reconnaĂźtre que la douleur n’est pas toujours synonyme de dommage, c’est offrir aux personnes qui souffrent une vision plus juste, plus rassurante et des solutions mieux adaptĂ©es.

💡 En rĂ©sumĂ©

La douleur n’est pas toujours proportionnelle Ă  une blessure : c’est une expĂ©rience unique influencĂ©e par le corps, le cerveau, les Ă©motions et le contexte de vie. On peut ressentir de la douleur sans lĂ©sion, ou avoir une lĂ©sion sans douleur. Comprendre cette distinction aide Ă  mieux accompagner les personnes qui souffrent, avec une approche plus globale et rassurante.

À propos de l’auteur :

Cet article a Ă©tĂ© composĂ© par Aymeric Averlant, physiothĂ©rapeute graduĂ© en 2023  et dĂ©tenteur d’un baccalaurĂ©at en Sciences BiomĂ©dicales. Il a Ă©galement participĂ© Ă  des projets de recherche sur la douleur chronique.

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