Histoire de cas rupture du tendon d’Achille : En route pour le Bénin

À propos de l’auteur :

Cet article a été composé par Aymeric Averlant, physiothérapeute gradué en 2023 

Au début du mois de décembre, Jean contacte Physiothérapie Nomade afin de recevoir des soins à domicile en physiothérapie à la suite d’une rupture complète du tendon d’Achille. Bien que courante, cette blessure impliquait un choix de traitement important. Après avoir discuté avec son orthopédiste, Jean a choisi un traitement conservateur, évitant ainsi l’opération pour se concentrer sur la réadaptation.

Le premier contact avec Jean lors de l’évaluation nous a permis de mieux comprendre le mécanisme traumatique et le parcours de soin depuis la blessure, notamment sa rencontre avec l’orthopédiste et les recommandations de ce dernier. Ce fut également l’occasion de dresser le portrait clinique de Jean et de discuter de ses objectifs. C’est alors que ce dernier nous a confié qu’il avait comme projet d’accompagner sa conjointe à Cotonou au Bénin, qui devait partir en décembre pour y passer un an dans le cadre de son travail. Notre discussion nous a menés à la conclusion que le défi était de taille, mais pas irréalisable avec un bon plan de réadaptation et une bonne participation de Jean.

Un traitement conservateur d’une rupture du tendon d’Achille est initialement caractérisé par une immobilisation quasi 24h/24 de la cheville touchée dans une « botte Samson », en maintenant une flexion plantaire avec des talonnettes, c’est-à-dire en maintenant le talon surélevé. Le but de cette position est de rapprocher les fibres tendineuses rupturées afin de leur donner toutes les chances de bien se recoller et cicatriser. Progressivement, les talonnettes seront enlevées selon un protocole précis pour permettre au tendon de reprendre sa forme initiale et sa fonction.

Il est important de comprendre qu’une immobilisation complète d’une articulation peut avoir plusieurs conséquences, notamment au membre inférieur. La première est une ankylose de l’articulation immobilisée. Jean a donc reçu des exercices favorisant la conservation au mieux de la mobilité de la cheville, des exercices personnalisés afin d’éviter d’étirer le tendon en cours de réparation.

Également, puisque le mollet joue un rôle crucial dans le retour veineux des membres inférieurs, il est connu qu’un certain œdème peut se créer dans la jambe atteinte, surtout sachant qu’un processus inflammatoire est en marche à la suite de la blessure. Nous avons donc conseillé des périodes avec la jambe surélevée et des exercices de pompage afin de compenser pour cette immobilisation.

Le protocole étant de plus en plus permissif avec le temps, nous avons progressivement adapté les exercices en conséquence, en réintroduisant la marche sans béquilles, le retrait des talonnettes, des étirements plus importants, du renforcement, pour finir avec un retrait complet de la « botte Samson » et de nouveaux exercices, notamment d’équilibre.

Outre les exercices, la prise en charge fut caractérisée par des échanges et des conseils en lien avec la condition, les choses permises et non permises, ainsi que des conseils sur les façons d’adapter le quotidien à la botte. Également, de la thérapie manuelle comme des massages, des étirements manuels, etc., ont permis de compléter notre recette gagnante.

Grâce à sa patience et sa détermination exemplaires, Jean a suivi à la lettre chaque étape de son traitement. Résultat ? Il a pu reprendre la marche sans botte, juste à temps pour réaliser son projet et s’envoler vers l’Afrique. Aujourd’hui, il explore avec joie les rues de Cotonou.

Bravo Jean ! Tu es un modèle de persévérance et de résilience. Ce fut un privilège de t’accompagner à domicile dans ce parcours, et nous te remercions sincèrement pour ta confiance.

À propos de l’auteur :

Cet article a été composé par Aymeric Averlant, physiothérapeute gradué en 2023