Décompression du doigt gâchette (ténosynovotomie)
Descriptif
Avez-vous récemment subi une décompression du doigt gâchette (ténosynovotomie) ? Ressentez-vous encore des douleurs persistantes dans votre doigt ou dans votre main ? Avez-vous des difficultés à plier ou à étendre complètement votre doigt, une sensation de blocage ou un « claquement » à chaque mouvement ?
Décompression du doigt gâchette (ténosynovotomie)
À propos de l’autrice :
Cet article a été composé par Émilie Vachon, physiothérapeute en pratique depuis 2006.
Introduction
La chirurgie pour le doigt à ressort, également appelée chirurgie de libération du doigt gâchette, est une intervention destinée à traiter une condition où un ou plusieurs doigts se bloquent en position fléchie, comme une gâchette, et se redressent brusquement, souvent avec une sensation de « claquement ». Ce problème est causé par une inflammation ou un rétrécissement de la gaine tendineuse (la poulie A1), qui empêche le tendon de glisser librement.
Pourquoi la chirurgie?
La chirurgie est recommandée lorsque :
- Les symptômes sont persistants malgré des traitements conservateurs (attelles, injections de corticostéroïdes ou anti-inflammatoires).
- Il y a une douleur importante ou une incapacité à redresser ou plier complètement le doigt affecté.
- Le blocage du doigt affecte les activités quotidiennes.
- Des épisodes de verrouillage deviennent fréquents et douloureux.
Anatomie du doigt gâchette
Le tendon fléchisseur, qui permet au doigt de se plier, passe à travers des gaines tendineuses et des poulies qui le maintiennent en place le long du doigt. Dans le cas du doigt gâchette, la poulie A1 située à la base du doigt devient enflammée ou épaissie, empêchant le tendon de glisser normalement.
Procédure de la chirurgie de libération du doigt gâchette
La chirurgie peut être réalisée sous anesthésie locale et est généralement rapide (environ 10 à 20 minutes).
Il existe deux principales techniques chirurgicales :
- 1. Chirurgie ouverte :
Incision : Le chirurgien pratique une petite incision (environ 1 à 2 cm) à la base du doigt affecté, au niveau de la paume.
Libération de la poulie A1 : La poulie A1, qui est enflammée ou épaissie, est coupée pour permettre au tendon de se déplacer librement.
Vérification de la libération : Le chirurgien s’assure que le tendon glisse correctement et que le doigt peut bouger sans blocage.
Fermeture : L’incision est refermée avec des sutures ou des bandes adhésives.
- 2. Libération percutanée :
– Sans incision importante : Cette technique moins invasive consiste à insérer une aiguille fine sous la peau pour couper la poulie A1 sans ouvrir complètement la peau.
– Réalisée sous anesthésie locale : Le chirurgien guide l’aiguille pour libérer la poulie et vérifie le mouvement du tendon.
Résultats de la chirurgie
- Amélioration rapide : La plupart des patients retrouvent une fonction normale du doigt peu de temps après la chirurgie.
- Complications rares : Les complications sont rares, mais peuvent inclure des infections, des cicatrices douloureuses ou, dans de rares cas, une récurrence du doigt gâchette.
La chirurgie pour le doigt gâchette est une procédure efficace pour traiter les cas modérés à sévères de blocage des doigts. En libérant la poulie A1, elle permet au tendon de glisser librement, soulageant les symptômes et permettant au patient de reprendre ses activités quotidiennes sans douleur ni blocage. La récupération est rapide et le pronostic est généralement excellent.
Comment la physiothérapie peut aider après l’opération?
La récupération après la chirurgie du doigt gâchette est généralement rapide et la plupart des patients constatent une amélioration immédiate de leurs symptômes. Cependant, la rééducation peut varier en fonction de la gravité de la condition et de la méthode chirurgicale utilisée.
- 1. Phase initiale (0-2 semaines) :
– Gestion de la douleur et de l’enflure : La douleur est généralement légère et peut être gérée avec des analgésiques en vente libre (voir Médecin ou Pharmacien). L’application de glace et l’élévation de la main aident à réduire l’enflure.
– Mobilisation précoce : Dès les premiers jours post-chirurgie, il est important de commencer des exercices doux pour bouger le doigt opéré. Ces mouvements de flexion et d’extension aident à prévenir les raideurs et à maintenir une bonne amplitude de mouvement.
- 2. Phase de rééducation (2-6 semaines) :
– Exercices de flexion et d’extension : Des exercices doux de mobilisation du doigt sont encouragés pour retrouver la pleine amplitude de mouvement.
– Renforcement progressif : À mesure que la guérison progresse, des exercices de renforcement légers pour les muscles de la main et des doigts sont introduits. Ces exercices, souvent effectués avec des balles de rééducation, des élastiques ou des anneaux souples, aident à rétablir la force et la fonction de préhension. Le renforcement des muscles fléchisseurs et extenseurs de la main permet au patient de retrouver la force nécessaire pour les activités quotidiennes, comme saisir des objets.
– Massages et soins de la cicatrice : Le massage de la cicatrice aide à prévenir la formation d’adhérences et à maintenir la souplesse des tissus. Une fois la cicatrice fermée et suffisamment cicatrisée, le physiothérapeute peut pratiquer des massages spécifiques pour assouplir la cicatrice et éviter la formation d’adhérences, qui peuvent limiter la mobilité du tendon.
– Retour progressif aux activités normales : Le physiothérapeute évalue régulièrement les progrès du patient pour ajuster le plan de traitement en augmentant progressivement l’intensité des exercices. Le retour aux activités quotidiennes, y compris le travail manuel, la reprise des sports et des loisirs, se fait progressivement.
Conclusion
En conclusion, la chirurgie du doigt gâchette, qu’elle soit réalisée par une technique ouverte ou percutanée, est une intervention efficace qui permet de libérer le tendon bloqué, soulageant ainsi les symptômes de douleur et de blocage des doigts. La récupération post-opératoire est généralement rapide, avec des complications rares, et la physiothérapie joue un rôle crucial dans la réhabilitation, notamment en aidant à réduire la douleur, à restaurer la mobilité et la force, et à prévenir des complications comme les adhérences ou les raideurs. Un programme de physiothérapie bien suivi permet au patient de retrouver une utilisation normale de sa main et de reprendre ses activités quotidiennes rapidement et en toute sécurité.
À propos de l’autrice :
Cet article a été composé par Émilie Vachon, physiothérapeute en pratique depuis 2006.